samedi 29 septembre 2018

En dehors et au dedans/ En dedans et au dehors

Je voulais juste écrire un petit message pour que vous sachiez que le blog présent n'est pas mort, ni moi non plus!

Imaginez vous vous retrouvant jeté en plein milieu d'une forêt. Une forêt avec des arbres si grands que le ciel est invisible, comme si il n'avait jamais existé -en fait, vous pourriez vite vous mettre à douter que le monde extérieur existe- les branches de sapin sont longues et intriquées, si intriquées entre elles qu'il vous est presque impossible de marcher, et vos pas ne cessent de buter sur des rochers, ou dans des trous, que vous ne voyez pas car il fait presque noir. C'est l'hiver, un hiver sans neige, juste humide et poisseux. Vous êtes obsédé par l'idée de continuer à bouger, continuer à marcher... Mais marcher vers où? Vers quoi? La solitude vous frappe alors en plein visage, et c'est comme s'il n'y avait que ça qui existait. Et malgré tout, vous savez qu'il y a une société, grande machine au dessus de vous qui demande des choses de vous, et si vous ne vous y pliez pas vous vous sentez coupable, si coupable que cela vous rendra fou.

C'est bon, vous y  êtes ?

Voilà à quoi ressemble ma vie en ce moment. Même si l'extérieur va bien, (l'argent n'est pas un souci, votre maison et votre jardin sont là, vous avez même trouvé quelqu'un qui est là pour vous et que vous aimez plus que tout) l'intérieur ... Mon intérieur, que ce soit mon corps ou mon esprit sont cette forêt. Et je crois malheureusement que c'est le cas pour bon nombre de malades chroniques, que ce soit une maladie mentale ou physique: chaque petite chose de la vie ressemble à une montagne à escalader. Alors même que les autres sont déjà arrivés au sommet et vous saluent depuis là haut, incapables de comprendre vos difficultés.

De plus je suis une personne qui réfléchit beaucoup trop, ma petite roue tourne toujours et je n'ai plus l'écriture pour extérioriser tout ça, alors pour reprendre une expression de cette chère Elizabeth Gilbert, mon esprit créatif est un labrador fou qui bouffe la moquette de mon mental.

Mais bon. Je vais m'en sortir. J'y crois. Pas vous?

mardi 27 février 2018

Pourquoi j’aime la littérature « merdique »

   Mon grand père -paix à son âme- me sermonnait toujours sur le fait que je lisais « Harry Potter et toute cette littérature industrielle » parce que pour lui la littérature s’arrêtait avec Corneille, et j’exagère à peine (et non, pas le chanteur des années 2000 qui chantait « parce qu’on vient de loin » et voilà vous l’avez dans la tête! héhé un « bon » parolier aurait par ailleurs appelé cette chanson « parce que l’on vient de loin » mais les syllabes, chantées, ça se rétrécit bien et pis comme ça y fo pas chercher une autre rime! -fin de la parenthèse! )
   Pour moi c’était bon, ça me filait la pêche, et c’est resté une des pierres angulaires de ma bibliothèque donc je défendais Joan Rowling.
   Je lis aussi des Heartland, des Harlequins, des Haribo (ah non ceux là je les mange!) et pourtant je suis une inconditionnelle de Poe, Choderlos de Laclos , parfois de Balzac et souvent de Lautréamont (particulier mais jouissif.) Je ne pense pas qu’il faille nécessairement faire de clivage entre les « classiques » et les autres . D’ailleurs qui décrète ce que sont les classiques? Les critiques littéraires peut être. Oui mais lesquels, ceux qui ont des parts dans des maisons d’éditions, qui sont juges au prix Goncourt, ou potes avec les têtes de gondoles? Comment, ce sont les mêmes personnes?! Bien sûr que oui!

   Alors littérature que mon âge est sensée dépasser (Heartland) ou franchement cucul (Harlequin) , pourquoi? Parce que 1) Je ne peux lire que ça quand mon cerveau est réduit en bouillie par les médicaments et que 2) J’AIME ça. Les Harlequins, par exemple, ont des codes, (dans les érotiques il ya 3 passages de sexe et seulement un vrai passage à l’acte, l’homme est poilu du torse, en général brun…rigolo non?) et puis c’est prévisible, on sait que ça finira bien , et ça ça fait chaud au coeur. En tous cas au mien.

   C’est pareil pour la «sous » littérature, ou littérature « de genre » … Fantastique, fantasy, polar… Qui sont reléguées en tant qu’hersatz de la « vraie » littérature. Ce qui me fait vraiment de la peine pour certains auteurs que je qualifierais comme les plus grands auteurs que l’on ait vu depuis un siècle, telle que Lea Silhol (oui, encore elle) ou Terry Pratchett, etc. Qui n’ont pas le droit à de vrais honneurs car ce sont à peine de vrais auteurs.
Et je n’aborderai pas ici le sujet des femmes écrivain, qui ne sont en France que des écrivaines, bien vaines.

   Je pense intimement que la littérature est un des derniers plaisirs libres et solitaires qu’il nous reste, à l’instar de la masturbation, et d’ailleurs parfois ça se rejoint , une de mes profs avait d’ailleurs parlé de la littérature comme la « masturbation du cerveau ». Et y mettre des règles et des interdictions serait fort dommage. Je crois que tout ça c’est surtout bon pour faire parler dans les galas et autres soirées données après les désignations de Prix, entre intellectuels parisiens qui parlent pointus et se vouvoient. Ceux qui lisent ont tous les droits. Celui de sauter des pages, d’en lire trois à la fois, ou même lire la fin avant le début. Balzac ne s’offusquera pas d’être lu en même temps que Dan Brown.